Les podcasts de La Cellule, Saison 5

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Re: Les podcasts de La Cellule, Saison 5

Messagepar Globo » 05 Juin 2014, 07:58

C’est jours de podcast ! Cool !
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Re: Les podcasts de La Cellule, Saison 5

Messagepar Romaric Briand » 05 Juin 2014, 17:03

Nouveau podcast et dernier One Shot de la saison sur le blog de La Cellule

La Saveur du Ciel, le nouveau jeu de Fabien Hildwein, vous propose de raconter et d’inventer à deux les aventures d’un jeune cuisinier de génie cherchant à atteindre la perfection culinaire. A travers les rituels initiatiques d'une société secrète baptisée le Cénacle, notre jeune cuistot découvre l'essence existentiel des ingrédients qu'il accommode dans ses plats. Les règles guident les joueurs afin qu'ils puissent cuisiner ensemble la meilleure partie possible.


Avec Flavie, Olivier et Fabien, nous dégustons pour vous une partie de La Saveur du Ciel. Avec Olivier, nous assistons à la préparation de véritables plats de tomates métaphysiques. Comment Flavie en est-elle arrivée là ? Quelle est la structure d'une partie ? Quelles relations le jeu entretient-il avec le manga, avec le zen, avec le sexe et même avec la psychanalyse. La cuisine est-elle le véritable thème de La Saveur du Ciel ? Goutons, pour voir.

http://cellulis.blogspot.fr/2014/06/podcast-one-shot-n31-la-saveur-du-ciel.html
(Durée 01 : 27 : 17)

Bonne semaine à tous ! Portez-vous bien ! Mangez bien et surtout jouez bien !
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Re: Les podcasts de La Cellule, Saison 5

Messagepar Romaric Briand » 12 Juin 2014, 11:55

Nouveau podcast sur le blog de La Cellule

Le travail et sa rémunération sont au cœur des préoccupations de ceux qui diffusent du contenu sur internet. La nature laborieuse du travail, effectué par les rôlistes ou les intellectuels, peut être discutées ; mais, pour autant, faut-il opposer la passion au travail ? Le culte que nous vouons à une certaine forme de labeur, ne cache-t-il pas une aliénation profonde à ceux qui nous ordonnent de travailler ? C'est ce que prétend Bertrand Russell, en faisant l'Éloge de l'oisiveté.

Darky, en compagnie de Jeff, de Pierre et de Flavie, nous présente les thèses développées par le philosophe dans cet ouvrage. Il y a bien longtemps que Russell a cassé sa pipe et pourtant ses pensées sont toujours d'actualités. Discutons très librement de nos points de vue sur ce vaste sujet.

Comment définissons nous le travail et l'oisiveté ? Le bonheur dépend-il du travail ? Le travail doit-il garantir l'épanouissement ? Pouvons-nous, grâce à la technologie, nous passer de travailler ? A-t-on le droit d'être rémunéré pour sa passion ? Vous, rôlistes, vous êtes accusés de perdre votre temps à jouer. Vous, travailleurs, vous êtes accusés de perdre votre vie à la gagner. Quel étrange système de jeu...

http://cellulis.blogspot.fr/2014/06/podcast-adn-n8-leloge-de-loisivete-par.html
(Durée 02 : 05 : 21)

Bonne semaine à tous ! Portez-vous bien et surtout jouez bien !
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Re: Les podcasts de La Cellule, Saison 5

Messagepar Schultz (Jérôme S.) » 12 Juin 2014, 12:38

Je sens que ce podcast va me plaire ^~^ Allons telecharger ça de ce pas !
Podcasts amateurs et pleins de spoilers sur Sens : http://desrolistesdanslacave.fr/
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Re: Les podcasts de La Cellule, Saison 5

Messagepar Morgane » 12 Juin 2014, 15:23

Enfin ! Je l'attendais ce podcast sur le travail !

La première heure du podcast est vraiment laborieuse -c'est le cas de le dire- mais il s'envole par la suite et aborde des questions absolument passionnantes.
Ca donne envie d'intervenir devant l'écran pour participer à votre discussion.

J'ajoute un petit grain de sel :

Réfléchissons à l'évolution de la société justement vers le "moins de travail". Puisque c'est un objectif de progrès, la société est vraiment skyzophrène. Elle veut de la croissance mais moins de gens qui triment. A mon avis, le bouchon va sauter, entre autre, sur ce point là (dans notre société occidentale s'entend, où le chomage grimpe sans qu'on arrive à y faire quelque chose. Mais c'est logique, puisque l'objectif était de libérer l'homme du travail. La culpabilisation va faire beaucoup de mal, sauf si le revenu inconditionnel de base s'avère être une solution.)

Merci Darky !
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Re: Les podcasts de La Cellule, Saison 5

Messagepar shiryu » 12 Juin 2014, 15:59

vous avez envoyé le lien à nos ministres ?
dernier article : mon premier jeu à venir
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Re: Les podcasts de La Cellule, Saison 5

Messagepar Mangelune » 13 Juin 2014, 13:47

Sujet très intéressant mais oh combien casse-gueule ! Difficile de ne pas voir dans de telles discussions une série de "yaka" et autres "ifauqueu". A ce niveau je trouve les interventions de Flavi salutaires (enfin pas les premières ;P)

Je suis très dubitatif sur ce côté "les rolistes c'est des mecs éveillés", comme si la télévision ou le cinéma étaient forcément endormissants, le jdr forcément épanouissant. J'étais déjà gêné quand Olivier autrefois critiquait avec fougue les séries télévisées, comme si les variations sur le même étaient nécessairement de la pauvreté intellectuelle. Je le suis tout autant quand je pense qu'il y a beaucoup plus de documentaires et de films qui m'ont nourri intellectuellement que de parties de jdr. Bref j'ai le sentiment que la plupart des participants sont à fond dans l'anti-télévision, ce qui est très facile quand on prend systématiquement comme exemple la télé-réalité ou à la rigueur le journal de 20h de TF1-F2-F3-M6.

Autant je considère que oui le jdr est une activité géniale qui mérite que l'on se batte pour elle, autant je n'ai pas envie de le faire en montrant du doigt les plus mauvais côtés des autres "loisirs" au risque de sombrer dans la malhonnêteté intellectuelle. Ni en sur-vendant celle-ci.

Bon je suis aussi indigné de ce que propose la télévision souvent. Mais je me dis que le succès d'une série comme Game of Thrones par exemple, est quand même le signe que les spectateurs ont encore envie d'être stimulés.

Morgane a écrit:Réfléchissons à l'évolution de la société justement vers le "moins de travail". Puisque c'est un objectif de progrès, la société est vraiment schizophrène. Elle veut de la croissance mais moins de gens qui triment. A mon avis, le bouchon va sauter, entre autre, sur ce point là (dans notre société occidentale s'entend, où le chômage grimpe sans qu'on arrive à y faire quelque chose. Mais c'est logique, puisque l'objectif était de libérer l'homme du travail. La culpabilisation va faire beaucoup de mal, sauf si le revenu inconditionnel de base s'avère être une solution.)


Ça c'est quand même LE gros problème. A quoi il faut rajouter le fait que la recherche de la croissance pour le moment démolit la planète. Le problème des ouvriers en France est d'ailleurs passé de la pénibilité au travail (qui demeure pleinement hein, elle est juste passée au second rang) au chômage, puisque les délocalisations et la mécanisation font fermer des centaines d'usines chaque année (plus de 200 en 2012 si j'en crois le Figaro - désolé pour la référence).

Bon je vais lire Russell (le texte est tout petit) et je reviens sur les valeurs.
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Re: Les podcasts de La Cellule, Saison 5

Messagepar Yohan » 13 Juin 2014, 15:20

Qui a dit que la croissance a pour objectif de réduire le temps que nous accordons au travail?

Notre économie est fondée sur le principe de compétition, pas sur le principe de la satisfaction des besoins individuels. Sinon il y a bien longtemps que nous aurions atteint notre objectif. D'ailleurs d'une certaine manière les sociétés dites "sauvages", les indiens d'Amazonie ou autre, y étaient parvenues depuis très longtemps.

La motivation des acteurs économiques n'est pas la satisfaction des besoins des individus, mais la recherche d'un gain de pouvoir sur les autres via la production de biens/services, et le contrôle de leur redistribution.
C'est l'accumulation des intérêts personnels qui produit de la croissance. Les entrepreneurs qui veulent gagner de l'argent, les états veulent gagner en puissance en taxant les entrepreneurs etc... Et nous sommes prêts à tout sacrifier pour le pouvoir, car nous savons que si nous ne le faisons pas c'est le voisin qui le fera (notamment sacrifier les autres humains et les matières première, la planète, ou quoi que ce soit.) Et alors c'est nous qui seront en son pouvoir, et non l'inverse.
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Re: Les podcasts de La Cellule, Saison 5

Messagepar Mangelune » 14 Juin 2014, 09:00

Yohan a écrit:Notre économie est fondée sur le principe de compétition, pas sur le principe de la satisfaction des besoins individuels. Sinon il y a bien longtemps que nous aurions atteint notre objectif. D'ailleurs d'une certaine manière les sociétés dites "sauvages", les indiens d'Amazonie ou autre, y étaient parvenues depuis très longtemps.


En même temps si notre société en est là, c'est bien grâce à l'économie basée sur la compétition a priori. Chaque pièce a deux faces, et on ne peut accepter un aspect positif sans devoir subir l'autre aspect. Difficile voire impossible de dire "ok maintenant on est arrivé assez haut, on change radicalement de philosophie !". Surtout si cette philosophie est aussi répandue - combien de capitalistes pour combien d'indiens d'Amazonie ?

J'ai lu cette nuit le texte de Russell qui reste relativement flou sur la notion de "travail laborieux". A mon avis, tout ce qui touche à la création de jdr, à l'art voire même à l'enseignement ou aux recherches universitaires ne rentre pas dans cette catégorie (après tout, il parle des Grecs comme de personnes pouvant s'adonner aux plaisirs intellectuels grâce aux esclaves). Cela signifie qu'un artiste dans le monde idéal de Russel devra travailler laborieusement 4 heures par jour, gagner sa vie et participer à la société ainsi (à moins qu'on ne puisse assimiler son art à un travail véritablement "utile"). Cela lui laisserait le temps de peindre, et Russell n'exclut pas la possibilité de gagner de l'argent ainsi - cela libère seulement l'artiste de l'obligation de vendre pour vivre. Et cela l'oblige aussi à se coltiner le monde laborieux au moins 4h par jour. La question reste cependant : alors, professeur des écoles ou à domicile, mathématicien, écrivain, podcaster... occupations ou vrai travail selon Russell ?
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Re: Les podcasts de La Cellule, Saison 5

Messagepar Yohan » 14 Juin 2014, 12:50

En même temps si notre société en est là, c'est bien grâce à l'économie basée sur la compétition a priori. Chaque pièce a deux faces, et on ne peut accepter un aspect positif sans devoir subir l'autre aspect. Difficile voire impossible de dire "ok maintenant on est arrivé assez haut, on change radicalement de philosophie !". Surtout si cette philosophie est aussi répandue - combien de capitalistes pour combien d'indiens d'Amazonie ?


C'est tout à fait ça, "maintenant on est arrivé assez haut" ne signifie rien dans notre système économique, car ce qu'on nomme "le progrès" (c'est à dire l'innovation permettant une hausse de la productivité) n'est jamais une fin en soi, c'est toujours un moyen pour obtenir plus de pouvoir.
Dire: "maintenant on est arrivé assez haut" reviendrais à dire "maintenant que j'ai assez de planches pour construire mon radeau, j'arrête tout et je vais nager!"

Effectivement ce système nous permet de bénéficier de grandes avancées technologiques, mais ce n'est qu'un de ses effets collatéraux.
Il suffit de voir vers quels secteurs de la science se dirigent les investissements privés. Ils sont toujours dirigées en majorité vers les sciences appliquées (et c'est logique puisque cela correspond à la motivation des acteurs économiques.) Mais même lorsque les Etat financent les projets de recherche théorique, c'est en grande partie dans une logique de prestige à l'international.
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Re: Les podcasts de La Cellule, Saison 5

Messagepar Morgane » 16 Juin 2014, 10:23

Les sujets de bac sont tombés. J'espère que certains lycéens penseront à citer les podcast de la Cellule :

Série L
Les oeuvres d'art éduquent-elles notre perception ?
Doit-on tout faire pour être heureux ?

Série ES
Suffit-il d'avoir le choix pour être libre ?
Pourquoi chercher à se connaître soi-même ?

Série S
L'artiste est-il maître de son oeuvre ?
Vivons-nous pour être heureux ?
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Re: Les podcasts de La Cellule, Saison 5

Messagepar Romaric Briand » 16 Juin 2014, 11:15

C'est vraiment des thèmes sensiens pour le coup ! oO
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Re: Les podcasts de La Cellule, Saison 5

Messagepar Globo » 18 Juin 2014, 12:09

« Tout travail mérite un salaire. »

Il y a là deux implicite :
- Tout travail, et pas seulement tout travail pénible.
- Mérite un salaire, sous-entends une rémunération pécuniaire.

Or un travail peut :
- Aller de pas du tout à très pénible.
- Aller de pas du tout à très gratifiant.

Récompenser systématiquement le travail c’est :
1) Du behaviorisme, car comme un animal tu es récompensé si tu agis bien …
2) Cela forme les gens à attendre une gratification qui vient des autres. Tu leurs mets dans la tête qu’il ne peuvent pas être leur propre source de gratification.
3) Et donc cela induit non seulement un jugement par autrui mais aussi une dépendance à ce jugement.
4) Cela détruit toute dimension sociabilisant du travail : don, contre don, appartenance à un groupe, reconnaissance, utilité pour le groupe etc. Car la seule valeur travail devient l’argent.
5) Cela affranchis tout travail de notions morales (l’argent n’a pas d’odeur).
6) La notion de tout travail mérite un salaire est artificielle. Par exemple, si je plante des pommes de terre. Quelles sont frappé par une maladie et qu’elle meurent toutes. Alors j’ai « travaillé pour rien ». Il n’y aura pas de salaire à mon travail …

En fait, « Tout travail mérite un salaire. » est LA boite de Pandore du capitalisme et du libéralisme.
Par exemple : Je demande à ma fille de vider le lave-vaisselle. C’est clairement un travail au sens où c’est pénible et que, bien que ce soit nécessaire, personne ne veut le faire. Admettons que je sois prêt à donner 2 euros pour effectuer ce travail. Cela ne garantis pas qu’il soit effectué car dans une logique libérale et capitaliste ma fille est seule à pourvoir juger si oui ou non elle acceptera le job. Peut-être même qu’au nom de la logique de « l’offre et de la demande », je serais obligé de proposer bien plus que 2 euro etc. En bref, cela dédouane ma fille de toute obligation morale et/ou sociologique envers le groupe qui la fait vivre, sa famille. Pire cela la prive de tout appartenance affective à la famille. Peut-être que vider le lave-vaisselle est pénible et peu gratifiant mais faire plaisir et rendre service aux gens que l’on aime est quant à lui gratifiant, voir indispensable à toutes relations humaines …
Plus pervers encore, « Tout travail mérite un salaire. » induit l’idée que tout échange est in fine marchand. Tout à son prix. Les hommes, la vie, les bien, les services etc.

Art et rémunération.

Je m’excuse (et me réjouis) de la polémique que mes propos pourrait engendrer. Je pense qu’en filigramme du dernier podcast sur le travail, se pose le problème de la rémunération des artiste.

Je pense qu’à partir du moment où un artiste cherche un rémunération pour son travail d’artiste, il cesse alors d’être un artiste pour devenir un artisan …

Je pense que l’art (à laquelle j’associe la production d’idées) n’est pas la propriété de son auteur mais un bien universel de l’humanité. Il n’existe pas de création ex nihilo. Toute création est le fruit d’inspiration plus ou moins consciente et donc l’art doit pouvoir nourrir l’art. Or toute notion de propriété intellectuelle ou artistique vient à l’encontre de ce principe. Puisqu’alors il faut demander l’autorisation à quelqu’un pour pouvoir reprendre le travail de …

La création artistique est selon moi un nécessité et non un besoins. L’artiste n’a pas le choix. Il doit créer et quel que soit les contraintes qui s’imposent à lui, il créera. C’est le grand mensonge des maisons d’édition et des droit d’auteurs : si on arrête de rémunérer les artiste, il n’y aura plus de création artistiques … c’est faux. Il y a toujours eu et il y aura toujours une création artistique indépendamment de la rémunération des artistes. Pourquoi ? Parce que l’artiste ne peut pas s’empêcher de créer.

À partir du moment où l’artiste cherche à faire de l’argent, alors il n’a plus intérêt à étudier trop l’art mais à s’intéresser plutôt au marketing, à l’économie et aux études de marché … Toutes les maisons d’éditions de disques ont à terme remplacé les directeurs artistiques par des commerciaux … Enfin, à partir du moment où l’on veut faire de l’argent avec son art on est contraint à la loi de l’offre et de la demande et toute innovation devient un risque … On finit d’arrêter de faire des statuettes en terre cuite pour faire des brocs à eau … On passe du statut d’artiste à celui d’artisan.

Enfin, non content de ne pas profiter à l’art et à la création, la notion de droit d’auteur génère un « effet loto ». C’est-à-dire qu’il fait rêver à une possible manne financière pour les artistes. Or, à quelques rares exceptions près, vivre de son art est au mieux difficile … Seulement, quelques réussites exceptionnelles, spectaculaires et médiatisé tendent à faire croire le contraire. C’est comme pour le loto. Il n’y a aucune chance de gagner mais comme on médiatise les aberrations statistiques que sont les gagnant alors le plus grand nombre y crois … Il est plus rentable, comme le conseil Bertrand Russel, de consacrer 4h par jours à un travail alimentaire puis de consacrer 4h par jours à un travail artistique dissocié de toute notion de gain ou de subsistance … Ce qui offrirait un double avantage 1) assurer la subsistance de l’artiste 2) assurer l’indépendance de l’art par rapport à l’argent.
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Re: Les podcasts de La Cellule, Saison 5

Messagepar Romaric Briand » 18 Juin 2014, 14:43

Je vois ce que tu veux dire Globo, mais tes propos sont extrêmement dangereux pour l'artiste que je suis. L'artiste doit manger et payer son imprimeur quand même. c'est la perversion de son travail par l'argent qui est néfaste à son art. C'est le fait de faire des choses pour vendre plus qui pervertit le propos. Je refuse de faire des goodies du Val pour cela, par exemple, alors que je sais pertinemment que ça marcherait très bien... pour autant, j'ai besoin de manger. Alors pourquoi je ne fais pas de goodies ? Parce qu'il est hors de question que je pervertisse mon travail pour l'argent.

Qu'un artiste puisse manger, vivre et donc créer, c'est quand même la moindre des choses. L'artiste ne créera pas forcément, ce n'est pas vrai. Lorsque j'avais mon travail rémunéré, "prof + agence", je créais toujours, c'est vrai, mais nettement moins et nettement moins bien. Il faut dire que ce travail ne me prenait qu'une vingtaine d'heures par semaine. Autre exemple, beaucoup plus probant, Flavie, depuis qu'elle est prof, c'est-à-dire depuis 6 ans, n'a pas écrit un seul paragraphe de ses livres. Elle en éprouve beaucoup de souffrance. Elle ne créé plus parce qu'elle doit travailler, toutes ses heures ou aucune. Mon père qui est policier municipale à du diminuer son nombre d'heures de police pour entrer dans un groupe de musique. Globo, il est impossible de faire de la guitare et d'être aussi bon que mon père sans travailler au moins 4 heures par jour sur la guitare. Ton discours sur l'artiste créateur quoi qu'il arrive ne tient pas. J'aimerai qu'il en soit autrement mais...

Ce que tu dis c'est finalement "l'art, c'est pour les rentiers". Et je sais bien que ce n'est pas ce que tu veux dire, évidemment. Tes propos ne peuvent être compris que dans une société idéale qui n'existe pas encore. Une société dans laquelle le travail rémunéré n'est pas aliénant et laisse suffisamment d'énergie pour pouvoir écrire ou réfléchir après. Une société du revenu de base ou de la semaine des 15 heures. ^^ Une société qui n'est pas la notre.

J'ai fait du gratuit autrefois avec Sens, la vérité c'est que l'art gratuit coute beaucoup d'argent a celui qui en produit. L'art coute de l'argent, je trouve normal qu'il en rapporte autant et un petit supplément pour le jambon et les patates. Il faut retenir la phrase de Mathieu Gaborit : l'artiste doit gagner suffisamment d'argent pour ne pas avoir à y penser. J'ajouterais et il ne doit pas en vouloir davantage grâce à son activité artistique car il risque de pervertir son travail (George Lucas).

La meilleure manière de devenir riche grâce à son art c'est de ne pas vouloir devenir riche grâce à son art. Vouloir devenir riche n'est pas un but pour l'artiste, mais avoir de l'argent pour manger et ne pas avoir à penser à sa survie est nécessaire à son travail d'artiste. Du coup l'artiste doit quand même avoir un minimum de fonds propres.
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Re: Les podcasts de La Cellule, Saison 5

Messagepar ELBJ (Christophe) » 18 Juin 2014, 16:30

Globo a écrit:« Tout travail mérite un salaire. »
Il y a là deux implicite :
- Tout travail, et pas seulement tout travail pénible.
- Mérite un salaire, sous-entends une rémunération pécuniaire.


Bonjour

Je ne suis pas d'accord avec ta définition restrictive de la chose. Il me semble que l'interprétation devrait être plus générale et considérer d'autres bénéfices comme un salaire. La reconnaissance du travail effectué, la simple politesse d'un merci, la gratitude, suivant le contexte, sont souvent des salaires bien suffisants. Etant moi-même organisateur bénévole de jeux de rôle grandeur nature j'ai toujours dis que le plaisir de mes joueurs et leurs remerciements sont mon meilleur salaire. Ainsi mon travail a le salaire qu'il mérite. Réduire systématiquement la notion de salaire à une rémunération pécuniaire c'est justement réduire le sens de cette phrase à un concept capitaliste. Ne devrait on pas finalement dire "tout travail mérite récompense".

Ludiquement
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