par Christoph » 30 Déc 2013, 19:20
Hello
J'ai beaucoup apprécié ce podcast sur les 12 Singes. J'ai trouvé que Romaric était plutôt sur la retenue comparé à d'autres, il a été jusqu'à plus ou moins demander la permission pour rentrer dans le lard de Sébastien. Mais c'est vrai que la première partie est plus informative que quand ça devient plus émotionnel (grosso modo, après la tentative de conclusion avortée).
D'accord avec Steve qu'il faudrait bien réfléchir si les auteurs indépendants paient mieux leurs collaborateurs que les éditeurs. Sans parler des playtesteurs (du moins ceux qui font l'effort de lire le jeu, le faire jouer et de faire un retour) et des relecteurs, je vois bien – pour mon projet – que je n'arriverai jamais à payer un tarif raisonnable à un maquettiste. Un partage des bénéfices a toutefois le mérite de mettre tout le monde à la même enseigne, quitte à offrir une avance pour adoucir.
Il me semble qu'il y a un paradoxe dans le discours critique envers les éditeurs. Je ne sais plus si c'est la même personne qui tient les deux propos ou si je trouvais que quelqu'un aurait pu faire remarquer cela. De deux choses l'une : soit on admet que l'éditeur est un gros plein de fric qui ne suit que la logique de l'argent, soit on admet qu'il n'y a pas assez d'argent dans le jeu de rôle pour justifier le rôle de l'éditeur, mais on ne peut pas utiliser les deux critiques en même temps. (La position médiane, qui serait qu'il existe des projets pour lesquels ça se justifie, n'est pas une critique du rôle de l'éditeur et j'ai bien entendu Jeff, au moins, revendiquer cette position.)
Sébastien ne devrait pas avoir honte à dire que le Val aurait gagné à être édité. Sinon, à quoi bon d'avoir recours à un éditeur ? Si Sébastien est éditeur tel qui nous l'explique, c'est qu'il a, a priori, les compétences pour améliorer un jeu ou sa commercialisation. Évidemment, pas forcément à chaque coup, d'où discussion initiale avec l'auteur avant d'entamer un projet. Si un éditeur ne peut que transformer un projet en quelque chose d'autre mais d'équivalent, alors autant ne pas diviser les bénéfices inutilement (enfin, sauf pour l'éditeur qui gagne du coup quelque chose plutôt que rien, mais ce n'est pas l'image que je me suis fait de Sébastien à l'écoute de ce podcast). Mais je comprends que face à un Romaric assez mordant on ne veuille pas trop se mettre en avant pour ne pas se faire taxer de technocrate (ça me semble une attaque assez romaricienne, non?) Mais en Suisse on est notoirement incapables d'inventer quoi que ce soit, on améliore juste tout (banques, chocolat, fromage, montres, démocratie, innommable...), donc je comprends que c'est une vraie compétence que de savoir améliorer des choses déjà bonnes.
Une dernière remarque. J'ai l'impression que beaucoup de maisons d'édition actuelles ont commencé par se fonder autour d'un auteur (éventuellement un collectif) qui voulait éditer son propre jeu et qui a donc créé la structure adéquate en incluant quelques potes, ou du moins, elles se sont créées pour continuer la publication d'un jeu suite à la disparition de l'éditeur originel. Ces maisons d'édition et les auteurs indépendants auraient donc plus en commun qu'on ne pourrait le penser à premier abord. Ça pourrait peut-être être une piste de réflexion à l'avenir.