Histoire de se donner des envies de suite !
héhé =D
Sens Mort a écrit:Ep 7, Acte II - Scène 2. METEORE, L'ENFANT .
Pendant que Chrysaor expliquait aux Bugs la situation sélénite, loin de là, sur la face spatiale du globe de varia lunaire, Météore attendait patiemment la venue de la Résistance. L'absence de contrainte physique lui permettait de siéger en ce lieu où nul homme ne pouvait demeurer sans une combinaison spatiale. Solitaire, assis devant le froid glacial de l'infini, il pensait au futur et à la Résistance. Quelle accueil lui ferait-elle ? Serait-ce une seconde chance ou une seconde mort ? Il pensait aussi au passé, au sacrifice de ses semblables. Il pleurait encore la mort de Kranisten. Même s'il n'était pas encore prêt à l'accepter. Il méditait sur cette guerre stupide et pensait à ses conséquences.
METEORE. Je me sens tellement seul dans ce désert, assis sur ce globe de varia à milles milles de toutes régions habitées. Cette Réalité... Je ne sais plus comment l'admirer. Autrefois nous autres, Quadrillas de Rebirth, la vénérions comme une déesse. Nous la contemplions avec envie... mais aujourd’hui... Est-ce le monde que les humains ont construit ? Combien de crimes avons nous commis pour porter ce rêve ? Je me suis brisé sur la Lune et je me répands vers les étoiles avec l’espoir qu’elles puissent m’apporter les réponses que je recherche. Mais les étoiles ne sont que des phénomènes physiques, et je sens qu’aucune rêverie ne saurait dépasser cette conviction. Où est le rêve ? Qui puis-je prier ? L’ombre-monde... lorsqu’il sera détruit, je serai moi aussi... détruit... Les machines de Quadria doivent disparaître mais je ne veux pas mourir. Nous avons toujours vécu dans cette contradiction. Quadrilla de Rebirth je suis né, humain je souhaite mourir.
Un enfant surgit de nulle part.
L'ENFANT. Tu as l’air triste.
METEORE. Surpris. Je...
L'ENFANT. S’il vous plait... dessine-moi un Homme.
METEORE. Qu’es-tu ? Tu ne peux pas... dans l’espace...
L'ENFANT. J’ai besoin d’un être humain sur ma planète !
METEORE, regardant cette apparition avec des yeux tout ronds d'étonnement. Je me trouve à mille milles de toute région habitée. Qu’est ce que tu fais là ? Tu ne survivras pas dans l'espace !
L'ENFANT, répétant alors tout doucement, comme une chose très sérieuse. S’il vous plait... dessine-moi un Homme.
METEORE, redevenu calme. Je ne sais pas dessiner.
L'ENFANT. Tu mens !
METEORE. Je ne sais pas ce qu’est... un Homme.
L'ENFANT, baladant ses doigts sur le globe de Varia. Tu as pourtant la meilleure position pour comprendre. Toi qui est en dehors de la sphère. Toi qui les attends comme un berger. Toi qui a sacrifié tes amis pour les guider.
METEORE, baissant honteusement les yeux. Je ne suis pas un Homme. Je n’ai jamais gagné ce titre.
L'ENFANT, usant d'un ton malicieux. Tu parles comme le gros monsieur cramoisie. Tu crois que tu ne ressens rien ? C’est plus facile ainsi. Pourtant tu peux dessiner. Tu peux imaginer. Tu crois pas ?
METEORE. Non.
L'ENFANT. C’est ça qui te bloque. Tu t’es déterminé à ne rien devenir, à ne rien ressentir par peur de souffrir.
METEORE. Ce n’est pas ça...
L'ENFANT. Sur ma planète il y a une fleur qui vit sous une cloche de verre. Comme les gens au dessous de nous. C’est la fragilité qui limite tout. Les gens s’entourent de ce qu’ils maîtrisent. Ils ont peur de l’imprévu. La peur est une prison transparente. Si tu n’as peur de rien, tu pourras regarder ces étoiles comme elles sont et non comme tu souhaites qu’elles soient. Il n’y aura plus d’ordre, plus de Cosmo. Il n’y aura plus de certitude, plus de destin. C’est cela être réel.
METEORE. Qui es-tu petit ? Pour parler avec tant de sagesse.
L'ENFANT, regardant Météore. La Mort n’est pas une fin. Je suis un souvenir .
(...)
Ep 7, Acte II - Scène 4. METEORE. L'ENFANT.
METEORE. Un souvenir ?
L'ENFANT. Les êtres oubliés vont à la Rune de Néant. Les souvenirs des défunts attendent dans la Mort. Les Hommes... Hey ! Tu dois m’en dessinez un ! J’ai besoin d’un humain sur ma planète.
METEORE. Quelle est la planète dont tu parles ?
L'ENFANT, surpris. C’est important ?
METEORE. C’est important.
L'ENFANT. Pourquoi ?
METEORE. Selon la planète où tu vis tu auras besoin d’un homme différent.
L'ENFANT. C’est... une planète qui...
L'enfant se met à pleurer.
METEORE. Pourquoi pleures-tu ? »
Météore inquiet s'approche lentement de l'enfant. L'enfant se met alors à sourire.
L'ENFANT. Je t’ai eu.
METEORE. Comment ça ?
L'ENFANT. Tu étais inquiet.
METEORE. Non.
L'ENFANT. Si.
METEORE. Non !
L'ENFANT, énervé. Si ! Tu mentais tout à l’heure... Dessine-moi un humain. Tu en est capable !
Météore, agacé, use d’un ombre-pouvoir et modélise un enfant.
L'ENFANT, observant de près la modélisation. Celui-ci est trop jeune.
Météore modélise un adulte.
L'ENFANT. Il est trop vieux.
Météore prend alors le temps de la réflexion. Il modélise un appareil.
L'ENFANT. C’est quoi ?
METEORE. Un vaisseau spatial. Ton humain est dedans.
L'ENFANT. C’est parfait ! Merci.
Empli d'une joie nouvelle, l'enfant regarda tendrement Météore. Il s'agenouilla sur le Globe et contempla longuement l'ombre-pouvoir du Quadrilla. Météore contempla l'enfant. Un léger sourire crispa son visage. Un lien venait d'être tissé.