Monde – Ninjas de Iga

Un jeu de création de cartes, de mondes et d’histoires

Monde – Ninjas de Iga

Messagepar Romaric Briand » 17 Sep 2021, 11:27

Inspiration

Avec Yoann Fichet pendant les playtests du jeu, nous nous sommes très vite rendu compte que l’assimilation et les petites cartes permettaient de jouer une carte, de jouer son rapport de force rapidement et de la faire disparaître aussitôt en assimilant son temps. On avait cette sensation que les cartes à bas coût, faites pour jouer en assimilation « sortaient du bois » (c’était l’expression qualifiée pour désigner notre sensation). De là à émerger chez nous l’idée de faire un monde autour de cette mécanique. Le thème du deck était tout trouvé : le ninja.

Le ninja, dans la culture populaire, c’est l’archétype du personnage qui arrive, qui fait son taf et qui se barre. C’est l’archétype du personnage qui « sort du bois ». Personnellement, je ne suis pas fan de la culture japonaise. J’aime bien certains mangas, mais ça ne fait pas de moi un fan du Japon ou de l’histoire du Japon… alors, j’ai bêtement pris la page wikipédia consacrée aux ninjas pour faire mon deck. Certains textes d’ambiance sont des copier/coller de la page wikipédia. (Je suis un espoir pour toutes celles et ceux qui pensent que faire un deck d’Ex-Nihilo est difficile… en réalité, une bonne page wikipédia et une bonne maîtrise du copier/coller peuvent faire des miracles, croyez-moi.)

Je ne croyais pas à ce deck. Je le considérais plus comme un test ou une blague qu’autre chose… mais il m’a convaincu. Il est léger, agréable à jouer et il a son style. Il m’a même donné envie de me renseigner un peu plus sur les Ninjas et… au final… je me suis retrouvé à deckbuilder mon jeu Ninjas, comme jamais ! Maintenant, c’est l’un des jeux préférés de ma collec’, ni plus, ni moins.
Et j’m’en va vous dire pourquoi !


Pour quels objectifs ?

Comme la plupart de mes decks (vous le constaterez assez rapidement), « les Ninjas de Iga » sont très à l’aise avec les objectifs « Civilisation » et « Apocalypse ». Il joue très bien « Genèse », « Ruine » et « Guerre ». Il bute sur « Forêt primordiale », mais dispose d’une légère ouverture sur « Eveil » et « Nature hantée » grâce à un fantôme végétal qui n’est autre que « Oni Hanzo », le chef du village des Ninjas. Evidemment vu la façon dont le deck se déploie, puis disparaît l’objectif « Néant » paraît tout à fait à portée… mais il ne se trouve que je n’ai jamais joué « Néant » avec ce paquet, donc je ne peux que le supposer…
Distribution des temps
La distribution des temps est dite « légère ». Il n’y a aucune carte dont le coût temporel est trois, aucun archétype, aucune carte vraiment « long terme ». Toutes les cartes ont des coûts de deux temps (14 cartes à deux temps) ou d’un temps (22 cartes à un temps), pour un total de 50 temps. C’est le minimum. On ne peut pas faire de deck plus léger. L’ensemble est donc très fragile, mais très agile.
LARME 14
ENCRE 15
SANG 12
SEVE 9
TOTAL 50


Narration

Le jeu, en lui-même, raconte la fondation d’une cité : « Iga » qui entreprends de former des paysans, des ronins et des laissés-pour-comptes au ninjutsu. Placée sous la protection d’un jardin hanté par le fantôme de « Hattori Hanzo », le village caché de Iga protège les « Tsuki No Sho » ou « Carnets de la Lune » un texte fondateur pour les habitants et les habitantes de Iga. Parmi les ninjas du village se trouvent des adeptes du shugengo, une pratique magique qui permet notamment de parler aux esprits ou d’animer des origamis. L’un de ces ninjas/sorciers se nomme Yamabushi et, très souvent, au cours des parties ce sorcier nourrit quelques noirs desseins…


Zoom sur quelques cartes

Les petites cartes du jeu (les cartes qui ne coûtent qu’un temps) sont des armes, des pièges, des animaux dressés ou des événements provoqués par les ninjas. Ce qui est assez fun, c’est que l’on voit souvent « le reflet du jitte » ou la « lame du ninjato » avant de voir les ninjas qui manient ces armes. En d’autres termes, en début de partie, les ninjas agissent, mais on ne sait pas encore ce qu’ils sont et ce qu’ils souhaitent. Là, vous lisez ces lignes en sachant qu’il s’agit d’un jeu ninja, mais mettez-vous à la place d’un adversaire qui ne connaît pas la thématique de votre jeu : il voit tous héros mourir, mais ne voit jamais les assassins… c’est pas méga-ninja, ça ?! En plus d’être en adéquation totale avec la thématique du jeu, cela vous permet d’analyser la stratégie adverse et de vous adaptez pour réaliser vos propres projets.

J’ai déjà un peu parlé du « Ninja Yamabushi » mais je reveins dessus. Au départ, il devait s’agir d’un type de ninjas, les « yamabushi », mais au fil des parties cette carte est devenu un personnage à part entière nommé « Yamabushi ». Je ne sais pas si vous connaitrez le même enthousiasme que moi pour cette carte, mais au cours des parties Yamabushi s’est souvent avéré très utile pour porter un propos problématique et faire vibrer les cartes. J’entends par là, sortir les cartes du setting initial pour les mettre au service de l’histoire. Yamabushi est souvent un antagoniste interne au village. Opposé à « Oni Hanzo », il est vecteur d’apocalypse ou de guerre, etc.

« Iga Ryu » est une carte à part, puisqu’elle est le seul véritable lieu du paquet. Le jeu ninja n’a pas de lieu, il est tout en interaction avec les mondes adverses. Iga Ryu est le village caché des ninjas, le lieu où ils se terrent. Soyez certain/certaine, quand vous la posez, que cette carte est à parfaitement l’abri et protégée, sinon vos adversaire vous feront du mal. S’ils parviennent à détruire cette ville en ayant « ruine », « guerre » ou « néant » on peut presque dire qu’ils ont gagnée la partie… car vous allez passer votre partie à déployer des ninjas en quête de vengeance et engendrer les conditions propices à la victoire adverse. Mais Iga Ryu est indispensable à la réalisation des objectifs de Sève délicats*.

« Oni Hanzo » est une carte importante du paquet, pas seulement parce qu’il est l’un de ces champions, mais parce qu’il est le leader des ninjas. Son impact narratif est énorme. Le fait qu’il soit un fantôme hantant un jardin japonais est très esthétique et symbolique. Ceci permet aussi de jouer des objectifs de sève (Nature Hantée, Eveil), car au final les ninjas sont dirigés par un esprit naturel, un esprit sylvestre ! Pensez-y, c’est fou. Cela permet d’envisager des ninjas en protection de la nature et de la forêt. Le paquet « ninjas » trouve ainsi des ressources insoupçonnées.

« Jiraiya »… J’ai ainsi appris qu’Oroshimaru, Tsunade et Jiraiya étaient tous trois les personnages d’un conte japonais avant d’être mes héros préférés dans Naruto… On se cultive grâce à Ex-Nihilo, datebayo !

« Tsuki no Sho » Les Carnets de la Lune sont une carte très intéressante car il peut s’agir d’un trésor gardé par les ninjas, d’un trésor dérobé par les adversaires ou d’un livre tombant entre les mains d’un personnage ennemi et faisant de lui un allié des ninjas… bref, la carte est très polyvalente et déclenche souvent de belles histoires.

« Silence Nocture » est une carte de sang et de sève car l’objet qu’elle décrit est à la fois vivant et végétal, à savoir la faune et la flore nocturne de la forêt. Je trouve la carte étrangement écrite, un peu tordue… elle ne manque pas d’élégance.

« Deni du bushido » ; « shinobi no jutsu » et « ninjutsu maitrisé » sont des cartes très similaires et très utiles. Elles peuvent entrer en relation avec l’un de vos personnages, pour asseoir votre civilisation, ou entrer en relation avec un personnage adverse, pour signifier sa corruption ou son appartenance au monde des ninjas. Ce sont des cartes corruptrices et créatrices de rebondissements divers. Le jour ou vous aurez vu une dryade maitriser le ninjutsu, vous comprendrez la puissance de ces cartes…

J’aurais encore voulu vous parler des cartes à un sang très utiles pour jouer Genèse mais je vous laisse le découvrir par vous-même.


Conclusion

C’est un jeu que je conseille vivement aux débutants pour deux raisons. La première c’est que la thématique du ninja est facile à saisir. C’est un thème de pop culture, en soi. Ce monde est donc facile à prendre en main du point de vue de son histoire. Il est inutile de donner une longue explication sur les ninjas et les histoires de ninjas. La deuxième raison, c’est que le jeu permet de faire des erreurs non-critiques. Une carte à trois temps mal posée ne pardonne pas. En revanche, mal jouer une carte à un ou deux temps n’est pas dramatique pour la suite de l’histoire ou de la partie. Les Ninjas de Iga est donc le deck idéal pour apprendre de ses erreurs et donc apprendre à jouer à Ex-Nihilo, tout simplement. De plus, une fois le ninjutsu du deck maitrisé, vous verrez qu’il est d’une richesse très impressionnante, pour un jeu créé en une après-midi grâce à wikipédia.




*Note technique assez avancée pour jouer les objectifs de sève « Nature Hantée » et « Eveil » avec le deck Ninjas : La stratégie pour jouer ces deux objectifs est très complexe. Il faut attaquer chaque carte adverse sur ces deux coins supérieurs pour former des blocs de trois cartes et jouer vos cartes portant de la sève en lien avec vos deux cartes en attaque. Les coins supérieurs de sève ainsi défendus par vos propres cartes, votre adversaire ne pourra pas venir s’y greffer pour en récolter la sève. Du point de vue narratif, caché derrière ses ninjas, le spectre du jardin de Iga et le petit village d’Iga lui-même sont inattaquables. Grâce à cette position vous pourrez développer une histoire façon « Nature hantée » ou façon « Eveil ». En multi joueurs, vous devez jouer vos cartes de sève après avoir analysé les positions adverses
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Romaric Briand
 
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