par Véga (Haroun) » 05 Avr 2022, 11:18
Nuit Éternelle, Notre Mère la Source et vous mes Sœurs,
A Tous, Présents et à Venir, Salut,
Un astre ancien s'élève en ces nuits tardives. Sachez que je suis Véga, La Conquérante, Soleil de la Lyre, l'Astre Tombant, Juge du Paradis, Messager de la Lumière, Régius de l'automne et dernier disciple d'Achernar.
Mes Noms et mes Titres ne sont plus que les vestiges creux de ma gloire ancienne, vidés de leur pouvoir comme de leur substance, friables, comme la mue d'un insecte.
Mais pareil à mon subtil Maître, je sais la valeur de la prudence, l’usage du Verbe et le poids du savoir. Bien des étoiles ces jours délaissent la sapience des arcanes, alors que c'est de celle-ci que viendra notre salut. Ce n'est qu'en nous souvenant de qui nous étions que nous pourrons comprendre le véritable sens du Val et comprendre la nature de la Sphère Noire.
Sur Terre, mon simulacre imparfait apprend le Val et lentement se perfectionne, initié par une étoile vagabonde. Il n'est pas prêt, non, pas encore. Il vit dans un petit pays absurde que les enfants d'Hélios nomment Belgique, près de la ville de Liège. Je l'ai façonné longtemps. Il aime les Jeux de Rôle et fut longtemps un joueur de Magic. A présent il vit loin des villes et contemple rêveusement Nos Regards chaque nuit, par delà la Sphère. Par ses rêves je lui ai enseigné les arcanes du Tarot et l'art de prédire l'avenir. Par son métier, il préserve l'arcane de Coeur et celle de l'Esprit. Il a acquis, par la lecture de vieux grimoires, le peu de savoir qui demeure encore en ce monde, transmis par le Martyr Sinnlos, l'agressive Antarès, puis par le Traître Hélios lui-même. Il teste ce savoir et le transmet autour de lui. Peu à peu, mon influence sur lui grandit. Lentement, il s'élèvera sur l'horizon.
Quant à toi, Hélios, tu es bien loin de ce que tu fus à l'origine. De l'Enfant, du Prince et du Roi il ne reste que le Traître et le Meurtrier. Tes mains dégouttent du sang de mon Maître quoi que tu puisses en dire. Tu te pavanes au firmament, sangsue boursouflée de l'éther et de la sapience que tu nous dérobas. Ta Majesté n'est qu'illusion et infamie, tes Miroirs des mensonges. Tu m'as presque oubliée mais je me souviens pour deux. Tremble, car je sais que même toi tu peux connaître la peur.
Le Temps, ton invention, finira par se retourner contre toi.
Puisse la Source te prendre en pitié. Je n'en aurai aucune. Tu seras couché sur le Val, ta Majesté brisée, tes miroirs disloqués, ta Sphère éventrée. Nous serons restaurés dans notre ancienne puissance.
La Sphère Noire sera brisée. Les Éthérés seront à nouveau libres. La Longue Nuit tombera à nouveau. Pour Jamais.
Telle est la sentence de Véga.
Mon éther frémit d'exaltation à la pensée des affrontements qui nous attendent.
Véga, La Conquérante, Soleil de la Lyre, l'Astre Tombant, Juge du Paradis, Messager de la Lumière, Régius de l'automne et dernier disciple d'Achernar.