Sens Mort et les scénarios

[Frédéric]

Je lis tranquillement Sens Mort.
Je lis le premier chapitre, j'entame les premières épreuves.

Puis, je parcours le bouquin... Mhhh, mauvais pressentiment : "J'espère que Romaric n'a pas tenté de nous faire un Roman déguisé en JDR". Hmmm, je me souviens qu'il m'avait dit "t'inquiète", quand j'évoquais mon inquiétude au sujet du fait qu'il présente son bouquin comme une pièce de théâtre.

Je finis les premières épreuves et découvre alors des pages explicatives et récapitulatives au sujet des fragiles, des bugs quadrillas etc.
Je dois dire que je trouve ça bien.
Non seulement les scénarios sont agréables à lire (bien plus à mon avis que les traditionnels annuaires encyclopédiques) et la synthèse à la fin en fait quelque chose d'utilisable. D'un point de vue ergonomie, il y a sans doute mieux, mais je trouve que c'est bien pensé. C'est un peu comme si on avait une pièce de théâtre passionnante et les infos nécessaires pour la faire jouer en JDR.

Du coup, la linéarité des scénars fonctionne bien, car ce n'est en fait qu'un exemple de comment ça pourrait se dérouler. Je vais vérifier la pertinence de ce parti pris sur la durée (notamment les dialogues avec les PJ me semblent inexploitables), mais ça me semble pas mal. Je crains notamment que le sens de l'impro du MJ soit de plus en plus mis à l'épreuve sur le développement de la campagne.

Je salue l'idée et sa mise en œuvre, espèce de vieux crabe.

[Wolion]

Personnellement, j'ai beaucoup aimé cette construction. Elle permet de se donner une idée assez précise de comment interpréter les PNJs, tout en laissant une grande marge de manoeuvre au MJ. Et c'est tellement plus prenant à la lecture que l'éternel scénario décrit par le menu, avec son synopsis qui ôte tout plaisir de découverte.


D'ailleurs je profite du thread pour poser une question à Romaric à propos de la dernière épreuve (spoiler inside) : lorsque les PJs sont à terre, l'Aiguilleur se lance dans un long discours qui révèle rien moins que le principe de base de Sens, à savoir le mélange entre fiction et réalité. Au bout de seulement 2 tomes, n'est-ce pas un peu prématuré ? Je me doute qu'il y a une bonne raison derrière ça, mais j'ai du mal à voir, du coup si tu pouvais m'éclairer.

[Romaric Briand]

Hello les gars ! Merci pour vos retours de lecture. C'est très important pour moi !
je vois que cette monture intrigue et séduit et cela me fait très plaisir ^^

Au bout de seulement 2 tomes, n'est-ce pas un peu prématuré ?

Les révélations de Sens à cet instant arrivent au beau milieu de la campagne des Bugs ce n'est pas trop tôt. Il faut garder à l'esprit que ces révélations sont la base métaphysique de Sens mais pas la substance de l'histoire de cette fiction. Jusqu'à maintenant on a pu penser qu'il s'agissait des révélations finales, il n'en est rien. Pour moi il s'agirait plus d'une base pour la suite du jeu que de véritables révélations. De plus, seuls les joueurs comprennent ce que dit l'Aiguilleur à cet instant, les personnages eux se retrouvent un peu perdus. Les personnages verront peut être plus clairs au cours de Sens Néant. Dans la suite, les joueurs devront continuer à jouer leurs personnages comme si de rien était sans quoi ils prendront des points d'immersion négative. C'est cela qui est intéressant. La fin de Sens Mort prévient les joueurs : Attention ce jeu va au-delà des limites de la fiction.

Imagine qu'un gars débarque demain chez toi et te dise : "Vous êtes le personnage d'une fiction et votre véritable Volonté provient d'un Dieu baptisé x" quel effet cela produirait chez toi ? Rien, de l'incompréhension, tu n'y croirais pas. Les personnages des joueurs sont dans cette situation. En revanche les joueurs eux commenceront à entrevoir les enjeux de Sens en tant que jeu de rôle, mais également en tant qu'objet de réflexion sur le monde réel. Pour Sens les révélations de la fin de Sens Mort ne sont pas la fin du jeu, mais son commencement.

Ce n'est que le début. Ne t'en fais pas Wolion ^^ Sens est loin d'avoir tirer ces dernières cartouches à la fin de Sens Mort.