par Schultz (Jérôme S.) » 20 Avr 2015, 16:07
Je suis d'accord avec la première partie de ton intervention Vivien. Ce qui fait la particularité du Maëlstrom c'est que le CFM peut-être interprété, PUIS être rebalancé dans le Maelstrom, pour être re-interprété par quelqu'un d'autre. Sinon, il reste dans une tête et n'existe pas dans les faits (stricto sensu).
Ça me rappelle un passage de Sens Néant ou Classiss dit qu'on a beau interpréter le personnage de tel livre autant qu'on veut, on ne change rien de la fiction. Alors qu'en JDR, le fait qu'on puisse dire
"Je choppe le guerrier ennemi, avec son crane rasé
- Crane rasé ? Je le voyais roux moi ?
- Ah bon ?"
Change tout. On va ré-influencer le CFM des autres de façon effective. C'est toute la différence entre interprétation et Maelstrom j'ai l'impression. Que les CFM s'influencent mutuellement.
Par contre je ne suis pas sûr que tu aies saisi ce que je voulais dire, Vivien, sur le conte (le fait que tu parles de joueurs fait que je ne sais pas de quoi tu parles ^^ . Je ne parle pas du moment où la fiction est racontée, parce que là effectivement l'influence du public est quasi-nulle, on est d'accord. je parle plutôt du rapport entre tous les conteurs qui ont raconté la "même" histoire au fil des ans, avant que ce soit fixé sur le papier par un écrivain. Les mecs qui se sont dit "ah ouais, ce serait cool que le petit chaperon rouge boive le sang de mère-grand" et à l'opposé celui qui a pensé "c'est quand même abusé, on faire intervenir un chasseur pour sauver la fin de l'histoire" ont quand même eu pas mal d'influence sur le récit et...
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Eeeet, je viens de trouver réponse à ma question. En effet, les conteurs ont peu d'effet, finalement, sur la fiction globale par rapport à des joueurs de JDR, mais surtout ! Leur influence sur leurs CFM respectifs est (je ne suis pas expert mais je suppose que) essentiellement verticale.
Je m'explique : Le conteur A entend une histoire. Il décide de la raconter, en "améliorant" le récit. Le spectateur, enfant futur conteur B, n'a eu que la version de A. Il racontera sa propre version, de ce qu'il garde du vécu du récit de A. Mais quand un troisième larron C entendra la version de B, il y a peu de chance pour qu'il retourne voir A pour lui influencer sa version/vision de l'histoire.
Jusqu'à Perrault ou les frères Grimm qui avaient tellement de lettres de l'alphabet sous la main qu'il ont composé leur propre version "définitive" sur papier.
Il se peut que je me plante totalement (y avait-il des sociétés de conteurs/poètes qui se rassemblaient, correspondaient, pour échanger leurs idées sur les contes qu'ils racontaient ?), mais il me semble que c'est très vertical, du plus ancien au plus récent, et que le premier conteur à raconter une histoire n'a pas vraiment changé sa version à l'aune de ce que ses successeurs ont fait.
Donc, il n'y a plus réciprocité, et donc, plus de Maelstrom. Problem solved. Merci pour ce fil intéressant qui m'aura permis au final de faire le tri dans ma tête :]